Les Discocactus

 

Les Discocactus sont des plantes de forme globulaire aplatie - d'ou leur nom - de taille modeste (diamètre moyen entre 10 et 20 cm). Le nombre, la forme, les dimensions de leurs entes et de leurs aiguillons sont variables. Au sommet des plantes adultes, un cephalium se développe avec l'âge. Il est formé de soies d'où émergent souvent de petits aiguillons acérés.
Les fleurs constituent la principale originalité des Discos. Elles sont issues de gros boutons faiblement colorés qui le matin sortent du cephalium, croissent rapidement dans la journée et s'épanouissent au crépuscule. Ces fleurs nocturnes de couleur blanche, souvent très parfumées, se flétrissent plus ou moins vite après le lever du jour. La partie inférieure de la fleur est un tube étroit, allongé, qui s évase un peu au niveau du périanthe. Celui-ci comporte plusieurs rangs de tépales recourbés vers l'intérieur, de forme et de dimension variables.

Les fruits, en forme de petite massue, émerge du cephalium et libèrent, par une fente verticale, de petites graines luisantes ayant la forme d'un heaume.
Les Discocactus poussent principalement au Brésil. Il en existe aussi au nord de Paraguay et dans l'est de la Bolivie. Au Brésil, ils sont dispersés sur une très vaste zone du plateau central dans les états de Mato Grosso, Goias, Bahia et Minas Geraes. Cette zone, de forme ovale, partant du Paraguay s'allonge vers le nord-est sur une distance de plus de 2000 km ; sa largeur variable peut atteindre 1000 km. Les poussent à des altitudes allant de 150 à 1350 mètres. Dans ces régions de savane arborée, au climat tropical chaud, les précipitations annuelles peuvent être assez élevées.

LA CLASSIFICATION DES DISCOCATUS

Bien qu'il soit d'origine ancienne (1837 Louis Pfeiffer), le genre Discocactus a été longtemps ngligé. Il faut attendre la deuxième moitié du XXème siècle pour que sont étude s'active sérieusement. A la fin du XIXème siècle seules trois espèces ont été décrites, à partir de plantes collectées dans des habitats incertains. En 1922, dans 'The Cactaceae' Britton et Rose décrivent brièvement sept espèces et Backeberg neuf dans 'Die Cactaceae', vraisemblablement sans étude sur le terrain.

Enfin, en 1980, est publié un ouvrage posthume du botaniste hollandais Buining intitulé 'The genus Discocactus', relatant les résultats des recherches qu'il avait effectué au Brésil central entre 1966 et 1974 dans une quarantaine de sites. Cet ouvrage est richement illustré de cartes de localisation. Il comporte la description détaillée de trente-deux espèces , avec des clés de détermination, l'une de Buining, l'autre établie après sa mort par son ami Brederoo. Cet ouvrage fournit donc une contribution importante à la connaissance des Disco. Mais les informations relatives au biotope, à la nature des sols, à la température et à la pluviométrie sont succinctes ou inexistantes.

En 1981, dans un court article intitulé 'Reconsolidation (regroupement) of Discocactus', le botaniste anglais bien connu Nigel Taylor critique sévèrement l'ouvrage de Buining au plan taxonomique. Jugeant injustifiées les 32 'microespèces', il en opère le regroupement sous cinq espèces seulement, dont il présente une clé de détermination. Ses conclusions résultent d'une étude des plantes vivantes et du matériel de l'herbarium du jardin botanique de Zurich. Taylor précise toutefois que ses conclusions ne peuvent être considérées que comme un tout premier pas vers la recherche d'un classification rationnelle des Disco.

Cependant, après 1980, les recherches se multiplient au Brésil. De nouveaux noms sont publiés par des chercheurs réputés : Horst, Braun, Diers, Esteves Pereira,... En Europe des Disco. inconnus apparaissent lors des réunions de producteurs et d'amateurs, avec comme seul identifiant 'species nova' ou le numéro de terrain (field number) du découvreur.
En 1991, le groupe de travail de l'IOS (International Organization for Succulent plant study) chargé de l'étude de la classification des cactées, reprend, sous l'égide du même Taylor, l'orientation générale de regroupement proposé en 1981 par cet auteur et admet seulement sept espèces de Disco.

Ces conclusions sont reprisent par la liste de contrôle (checklist 2ème édition 1999) de la CITES qui, sous la rubrique Discocactus, mentionne sept espèces et cinq sous-espèces. Pour les espèces, il s'agit tout d'abord de horstii et de zehntneri, deux plantes à la morphologie originale dont la spécificité est reconnue par tous les auteurs. Ensuite de trois espèces isolées : bahiensis, pseudoinsignis et ferricola, cette dernière étant admise à titre provisoire. Enfin, de heptacanthus et placentiformis, ces deux espèces regroupant un cinquantaine de noms antérieurement publiés qui sont désormais considérés comme simple synonymes. Quant aux sous-espèces, trois sont des subdivisions d'heptacanthus et deux de zehntneri.
Dans son encyclopédie intitulée 'The cactus family' F. Anderson adopte cette nomenclature. Mais les descriptions des plantes qu'il fournit, à part celles de horstii et de zehntneri, sont bien sommaires et, à mon avis ne permettent pas d'établir des déterminations assurées.
Il es douteux que la solution de 'lumping' radical retenue par la CITES obtienne l'accord de tous les botanistes.

Divers auteurs annoncent un nombre d'espèces de Disco. supérieur aux sept de la liste. Par exemple, Brian Lamp dans son 'Guide des cactus' indique vingt espèces. Roberto Kiesling dans le numéro spécial de 'Succulents 1999', mentionne une espèce de Disco. en Bolivie, deux au Paraguay, dix à vingt au Brésil.
Déjà, en 1993 une série d'articles d'une revue allemande intitulés 'Aggregationem (regroupement) in discocactus' jugeait peu rationnel et générateur de pertes d'informations, un très fort regroupement des noms d'espèce. Les auteurs, Pierre Braun et Esteves Pereira, spécialistes de la flore succulente brésilienne, avaient décrit entre 1980 et 1993 de nombreux nouveaux Disco. Etudiant les affinités des différentes plantes dans leur zone géographique respective, ces auteurs admettent, parmi les noms usités à l'époque, vingt-quatre noms d'espèce, auxquels ils ajoutent dix-sept sous-espèces et vingt-trois variétés. Ces noms sont regroupés en dix 'complexes' d'apparentement (hartmannii, boliviensis, heptacanthus, estevesii, catingicola, bahiensis, zehntneri, cephaliaciculosus, latispinus, placentiformis). Un organigramme -d'interprétation difficile !- vise à établir les relations entre les différents taxons. Une carte indique la zone géographique approximative occupée par chacun des dix 'complexes' et symbolise par des flèches ce qu'auraient pu être les cheminements de la lente évolution de ces plantes, à partir d'un ancêtre localisé au Paraguay.

Les divergences d'appréciation du nombre d'espèces de Disco. ne doivent pas surprendre. En effet ces plantes forment un groupe particulièrement homogène. Si l'on excepte horstii et les zehntneri dont l'aspect est original, tous les autres Disco. se ressemblent, car ils ont des caractères morphologiques généraux très voisins. Ils ne se différencient que par des détails de forme de certains de leurs éléments constitutifs (côtes, aiguillons, mamelons, fleurs,...) . Or, si l'on estime que ces caractéristiques mineurs n'ont pas de valeur discriminante suffisante, on décidera que le genre ne comporte qu'un très petit nombre d'espèces. Dans le cas contraire, si l'on accorde une valeur significative à tel ou tel caractère particulier, on sera enclin à multiplier le nombre des espèces et des taxons infraspécifiques.

En principe, le choix entre ces deux orientations extrêmes devrait exclure toute appréciation subjective, tout à priori, et résulter uniquement d'une bonne connaissance des multiples données de base concernant les plantes étudiées.

Mais l'étude des Disco. est encore bien jeune et comporte sans doute encore des lacunes. Les découvertes récentes permettent de penser que la prospection de ces plantes est loin d'être achevée dans la zone immense où elles sont dispersées. C'est d'ailleurs pourquoi les auteurs sont en général d'accord pour souligner la nécessité d'études complémentaires sur le terrain.
Celles-ci devraient comporter, notamment, un recensement complet des sites et leur localisation précise, une analyse statistique poussée de leur population, l'examen méticuleux de leurs singularités, le choix des caractères discriminant à retenir.

Un jour, peut-être, les progrès de la phylogénie moléculaire permettront de clarifier ces débats de façon réellement scientifique. Dans l'immédiat, pour les collectionneurs-amateurs la position attentiste du 'wait and see' semble encore justifiée. C'est pourquoi je n'ai pas modifié, au vu de la 'checklist', le classement de mon fichier, après avoir adopté en 1995 la nomenclature des espèces de Braun-Esteves, pour orienter mes acquisitions futures.

LA CULTURE DES DISCOCACTUS

On peut estimer que les incertitudes de la classification n'ont pas à préoccuper les amateurs de Disco. Après tout on peut cultiver une plante sans étiquette ! En revanche, pour soigner correctement ces plantes, il serait bien utile de disposer du maximum d'informations sur les caractéristiques de leurs conditions de vie dans leur milieu naturel. Or en ce domaine, les données disponibles sont encore bien rares. Notamment sur la nature et la composition du sol en surface et en profondeur, sur son PH, sur les températures minimales et maximales suivant les saisons, l'aptitude des plantes à supporte l'ensoleillement, le régime mensuel et annuel des pluies, la végétation environnante... En l'absence de telles indications, l'amateur sera contraint d'appliquer des recettes de culture standardisées pour l'ensemble de ses Disco. qui dans la nature sont dispersés dans des habitats aux caractéristiques variées. Si cette méthode grossière est acceptable pour la plupart des autres genres de cactus, plantes rustiques et tolérantes, son utilisation n'est pas exempte de risques pour les Disco. , plantes délicates. Les indications qui suivent, issues d'une pratique tâtonnante, n'ont donc qu'une valeur très relative. D'autant que cette expérience, qui a débuté depuis seulement vingt ans, concerne une population réduite : 35 à 40 plantes selon les années, dont une vingtaine d'adultes qui fleurissent régulièrement.

LES DEBUTS

Comment débuter dans la culture des Disco. ?
Les semis, méthode traditionnelle de culture des cactus, peut donner au départ des résultats satisfaisants. Mais après deux ou trois ans, il paraît préférable de recourir au greffage. D'une part les Disco. ont tendance à perdre leurs racines, d'autre part, sur leurs propres racines ils croissent lentement. Les porte-greffes assurent un développement plus rapide du greffon, sans trop le déformer. La plupart de mes Disco. proviennent d'achats de jeunes spécimens greffés, âgés de deux ou trois ans. Seules trois plantes sont en franc-pied ; elles on tendance à végéter.
Le choix des porte-greffes est vaste. Les producteurs utilisent en particulier des trichocereus -notamment spachianus-, mais aussi myrtillocactus geometrizans et echinopsis eyriesii. Le premier est très robuste, mais devenu adulte le Disco. a alors l'apparence d'une boule aplatie en équilibre instable sur une petite tige étroite. Les myrtillocactus m'ont valu de nombreux déboires. Je n'y ai plus recours. Désormais je m'oriente, dans la mesure du possible, vers echinopsis. Ce porte-greffes est moins robuste que trichocereus, mais il es rapidement recouvert par la croissance du greffon, au point de ne plus apparaître à l'observateur. Le résultat esthétique est donc meilleur.

LA TERRE

La mise au point d'un compost adapté aux exigences particulières des différentes espèces, exigeait une bonne connaissance de la nature et du PH du sol de leur milieu d'origine. Les rares informations sur ce sujet, laissent entrevoir une grande diversité selon les secteurs géographiques : sols sablonneux, argilo-calcaires, granitiques, de quartzite, rocheux, ayant ou non une haute teneur en sels minéraux (fer, manganèse) etc. ...

A défaut d'informations précises, j'utilise pour mes plantes greffées le composte ternaire classique : terreau de feuilles, terre de jardin, sable grossier avec ajout de pouzzolane et de perlite. Il est important en effet que l'eau ne stagne pas dans le compost. Dans ce mélange légèrement acide sont incorporés une faible dose d'engrais riche phosphate et quelques granules d'insecticide systémique . Cette formule de compost qui correspond aux exigences culturales des porte-greffes, donne des résultats convenables.

A l'expérience, elle n'est pas satisfaisante pour la la culture des Disco. sur leurs propres racines. D'après les bons résultats obtenus par un collègue, il faut dans ce cas utiliser un compost très poreux, pauvre en humus, riche en éléments minéraux, avec un large recours à la pouzzolane. Cette méthode luis a permis de réussir la culture sur franc-pied de spécimens du difficile groupe des zehntneri.

Les plantes doivent être installées, dès le départ, dans des pots assez grands, pour permettre aux racines du porte-greffe de se développer rapidement et aussi éviter la multiplication des rempotages. Ceux-ci pourraient être une source de traumatisme pour les plantes adultes.

LA CHALEUR

Croissant dans des zones de climat tropical dont la température atteint des nivaux élevés les Disco. ont des exigences de chaleur particulières, comme d'ailleurs d'autres espèces de cactus brésiliens qui vivent avec eux dans ces mêmes régions. En été leur conservation ne pose pas de problèmes. Installés dans une partie bien éclairée et bien aérée de la serre, ils apprécient des températures élevées et résistent bien aux baisses nocturnes de la chaleur durant les courtes nuits franciliennes du printemps et de l'été. Mais vers la mi-octobre ils doivent être évacués de la serre pour être placé dans un abri mieux chauffé. Dans un premier temps, ils avaient été installés, en compagnie des Melocactus, dans un grenier éclairé par un grand vélux et dont la température ne baissait pas en dessous de 14 ou 15 degrés. Mais le froid nocturne diffusé par la paroi vitrée du vélux a éliminé rapidement quelques beaux spécimens. Ainsi a disparu, orgueil de la maison !le plus ancien et le plus gros exemplaire de la collection, paradoxalement étiqueté 'minimus'. Les Disco. apparaissant plus exigeants que leurs cousins Melocactus, ont donc été transférés dans un secteur de la maison plus chaud (17 à 19°) mais moins bien éclairé. Ils y demeurent approximativement entre le 15 octobre et le 15 mai, date à laquelle ils réintègrent la serre. Les plantes adultes supportent bien cette longue période de repos. A partir du mois de juin elles commencent à fleurir généreusement.

Pour les jeunes plantes greffées, la période la plus délicate est celle des trois mois qui précèdent leur rapatriement dans la serre, c'est à dire de la mi-février à la mi-mai. Des plantes pourrissent alors brusquement. L'origine de la défaillance est assez souvent le porte-greffe. Si celui-ci n'est pas robuste, il supporte sans doute difficilement cette longue période de repos à une température probablement trop élevée pour ce support rustique. Après leur réintégration dans la serre, les jeunes plantes croissent régulièrement et en général sans problèmes.

LA LUMIERE

Quelle intensité de lumière les Disco. apprécient-ils ?
On a vu que les chercheurs sont en général avares de descriptions du biotope des plantes. La vaste zone de dispersion du genre dite de savane arborés, présente sans doute de multiples variantes en fonction de la latitude, de l'altitude et du relief. Les quelques phots prises in situ montrent une végétation maigre de buissons, d'arbres chétifs et de plantes xérophytes. On peut penser que les plantules de Disco. se développent à la mi-ombre et que les plantes adultes ne reçoivent le soleil direct que durant une partie de la journée.

Quoiqu'il en soit, en région parisienne, la question d'un éventuel excès de luminosité ne se pose pas ! Le déficit que les Disco. pourraient éprouver par rapport aux régions tropicales est peut-être compensé par la durés plus longue des jours au printemps et en été sous notre latitude. Bien entendu la réadaptation des jeunes plantes à une forte luminosité, lorsqu'elles regagnent la serre, exige quelques précautions pour éviter les brûlures. Elles sont placées de façon à ne recevoir le soleil direct que durant une partie de la journée.

L'EAU

Le régime pluviométrique des différents zones d'origine des Disco. est mal connu. Sous le climat tropical du Brésil central les précipitations annuelles atteindraient souvent 1200mm et pourraient même dépasser largement ce chiffre. Mais dans certains secteurs semi-arides, elles n'évolueraient qu'entre 500 et 800mm. Le rythme mensuel des pluies serait variable, avec dans tous les cas une saison sèche plus ou moins longue.

A défaut d'informations précises, l'amateur est conduit là encore, à recourir à des formules moyennes d'arrosage. Lorsque les plantes sont en serre, elles bénéficient, comme les Melocactus, d'un arrosage généreux dès que l'autorisent l'ensoleillement et la chaleur ambiante, la température de l'eau devant être au moins égale à celle-ci. A cette occasion, de petits apports périodiques d'engrais liquide permettront de stimuler la floraison et le développement des plantes.

En revanche, en hivers les arrosages sont supprimés jusqu'à la mi-mars. Ils reprennent précautionneusement avant le retour en serre. On ne retient donc pas le conseil de Riha qui préconise les arrosages même pendant la période hivernale, sous réserve que la plante bénéficie d'une température ambiante supérieure à 16 degrés. Une expérience ancienne faite sur cette base a eu pour mes Disco. des résultats néfastes.

LES AGRESSIONS

Comme tous les autres genres de cactus, les Disco. peuvent être la cible d'attaques d'insectes ou de maladies. La menace principale provient des cochenilles laineuses qui peuvent m^me agresser des plantes bien portantes. Elles se dissimulent de préférence au pied de la plante et à la base du cephalium où leur détection est malaisées. Un traitement préventif à base d'insecticide systémique, au printemps et au début de l'automne permet en général d'éliminer ce risque.

Les Disco. ne paraissent pas particulièrement sensibles aux maladies cryptogamiques, quand ils sont en bonne santé. Mais il leur arrive de pourrir brusquement, sans indice extérieur prémonitoire. Ces accidents sont le plus souvent imputables à des chutes inopinées de température ou à des erreurs d'arrosage. Ils sont rédhibitoires et exigent une élimination immédiate du sujet. Ce sont surtout les jeunes plantes qui sont affectées.

QUELLES ESPECES CULTIVER DE PREFERENCE ?

Le choix des plantes dépend des goûts personnels. Mais parmi les Disco. disponibles sur le marché, deux catégories peuvent être distinguées. La première est composée de plantes originales aux caractères bien définis, dont la détermination est aisée et indiscutable. La deuxième correspond aux nombreuses espèces, variétés ou formes, dont la classification est encore l'objet de débats. On trouvera ci-après quelques exemples de ces deux groupes.

Discocactus horstii appartient à la première catégorie. C'est l'espèce la plus originale du genre. Il pousse en altitude (700-1000m) au nord de l'état de Minas Geraes dans des sols caillouteux de quartzite. De taille inférieure aux autre espèces (diamètre : 5 à 6 cm), son corps est de couleur foncé, presque noir. Ses côtes étroites au nombre de 15 à 20 portent de très petits aiguillons pectinés. Les fleurs blanches aux tépales oblancéolés, ont environ 6 cm de longueur et de diamètre. Ce petit bijou est superbe, mais assez fragile.

La même appréciation peut s'appliquer aux divers représentants du groupe zehntneri.
La variété araneispinus, de taille modeste (diamètre 8-9 cm), est caractérisée par un entrelacs de nombreux aiguillons fins et recourbés qui cachent complètement les nombreuses côtes de la plante. Les fleurs de 3 ou 4 cm de longueur ont un diamètre d'environ 5 cm.

Dans le même groupe la variété albispinus, fortement mamelonnée, est de taille un peu supérieure (9-11 cm). Ses aiguillons sont moins nombreux, plus forts et moins recourbés. Le tube des fleurs est relativement court, mais leur périanthe, aux tépales oblancéolés, est un peu plus évasé.

La sous-espèce buenekeri, qui est apparue chez les producteurs depuis quelques années, a un aspect très différent. C'est une petite plante rapidement cespiteuse, couverte de mamelons peu développés, dont les petites aréoles laineuses portent de fins aiguillons très courts. Ses fleurs, fines et longues, ont des tépales linéaires lancéolés.

Ces différents Disco. sont séduisants par leur forme originale, leur taille réduite, leur développement assez rapide. Mais leur longévité semble plutôt courte. Au fil des ans j'ai perdu plusieurs exemplaires de ces plantes.

La deuxième catégorie de Disco. comporte notamment une cinquantaine de noms qu'utilisent encore souvent les producteurs, alors que la liste de la CITES les regroupe en les traitant comme synonymes de deux noms d'espèce : heptacanthus et placentiformis. Ce sont des cactus de plus grande taille, plus vigoureux et plus puissants que ceux de la première catégorie. Ils produisent de grandes fleurs généralement très parfumées. Grosso modo, ils ont la même apparence générale ; ils se différencient par les particularités de certains de leurs éléments constitutifs : forme et nombre des côtes ou des aiguillons, absence ou présence de mamelons plus ou moins importants, taille de la plante et de ses fleurs, nombre et forme des tépales, etc. ...

On se bornera à en fournir cinq exemples. Afin de faciliter leur identification, on indique, pour chaque plante, en première position le nom fourni par le producteur, puis entre parenthèses : 1/ le nom et le statut attribués dans la nomenclature de Braun et Esteves ; 2/ le nom et le statut dans la liste de la CITES.

1 : Disco. mamillosus (1/ mamillosus, variété du groupe hartmannii, 2/ heptacanthus ssp. Magnimammus, synonyme)
Nombreuses côtes hautes et étroites, portant de nombreux mamelons coniques allongés qui supportent des aiguillons courts. Les excroissances latérales figurant sur le tube floral et que la littérature en langue anglaise dénomme écailles (scales), ont en fait la même consistance que les tépales externes du périanthes.

2 : Disco. squamibaccatus (1/ espèce du groupe heptacanthus. 2/ heptacanthus ssp. heptacanthus, synonyme)
Le corps de la plante est formé de puissants mamelons. Fleurs à nombreux tépales oblongs, spatulés. Aiguillons peu développés.

3 : Disco. pugionacanthus (1/ placentiformis ssp. placentiformis, variété. 2/ placentiformis, synonyme)
Côtes fortes, très marquées, peu mamelonnées, trois aiguillons moyens, peu recourbés. Structure de la fleur voisine de celle du numéro 1, avec tépales un peu plus larges .

4 : Disco. subviridigriseus (1/ bahiensis ssp subviridigriseus. 2/ bahiensis synonyme)
Côtes larges avec mamelons gros mais courts, cinq aiguillons forts, longs, recourbés. Fleurs ayant des caractères voisins de celles du numéro 1, mais tépales moins nombreux et un peu plus larges.

5 : Disco. ferricola (1/ groupe boliviensis, espèce. 2/ espèce admise à titre provisoire)
Côtes fortes, très mamelonnées, 5-6 aiguillons moyens peu recourbés, fleur un peu courte avec périanthe un peu plus évasé, tépales lancéolés.

Les plantes mentionnées ci avant sont issues de jeunes plantules greffées par le producteur. Leur croissance a été assez rapide, mais variable selon les espèces ou variétés. L'apparition des premières fleurs intervient après quatre ou cinq ans pour les plantes de petit format. Celle qui atteignent une taille plus grande exigent un délai plus long, mais avec des différences sensibles suivant les espèces (entre six et dix ans).

Dans la nature, les cinq plantes de la deuxième catégorie ont une forme beaucoup plus aplatie que celle des Disco. figurant sur les photos et des aiguillons plus développés. Ces photos sont déjà anciennes. A l'époque le diamètre des plantes devait être de l'ordre de 8 à 11 cm (actuellement de 10 à 14, avec des cephalium d'une hauteur de 1 à 3 cm).

La culture des Discocactus est réputée difficile. En fait ces difficultés tiennent moins aux particularités des plantes, qu'à l'insuffisance des données dont disposent les amateurs pour assurer correctement leur culture. D'une part, l'absence d'informations précises sur les conditions de vie des différentes espèces dans leur milieu naturel particulier, est un handicap certain. D'autre part, les 'éleveurs 'de Disco., peu nombreux, souvent isolés, manquent de contacts avec leurs collègues pour échanger leurs expériences et progresser de façon pragmatique et collective dans la connaissance des exigences culturales de ces plantes.

Cette situation évoluera au cours des prochaines années, au fur et à mesure que se développeront les recherches effectuées sur le terrain par les botanistes et les chercheurs brésiliens. En même temps que s'améliorera l'information des collectionneurs européens, leur nombre augmentera et les contacts entre eux s'en trouveront facilités.
On n'en est pas encore là. Mais quiconque a pu observer la croissance stupéfiante et la beauté de ces fleurs nocturnes au parfum suave, demeurera sous le charme et ne résistera pas au désir de cultiver immédiatement ces plantes. Pour les vrais amateurs de cactus, la culture des Disco. est un défi qu'ils se doivent d'affronter sans retard.


René ROUSTIDE
membre de la Société Succulentophile Francilienne (S.S.F.)
 

REFERENCES


A.F.H. Buining : the genus Discocactus version anglaise 1980
N.P. Taylor : Reconsolidation of the Discocactus. Revue de la BCSS volume 43.1981
Pierre Braun et Esteves Tereira : Aggregationem in Discocactus. Revue allemande Kakteen und andere sukkulenten 44. 1993
J.M. Chalet. Sur le site des Discocactus. Succulentes n°1 1995
D. Hunt. CITES cactaceae checklist 2ème édition 1999
Riha & Subik. Encyclopédie des cactus 1981
E.F. Anderson : the cactus family 2001
Lecointre et Leguyader : Classification phylogénétique du vivant Belin 2001

REMERCIEMENTS


- Au service de documentation du Jardin Exotique de Monaco
- A M. Jean Delefosse traducteur d'un texte en langue allemande.


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