Le Chili, un paradis pour les cactophiles

Le Chili est situé dans l'hémisphère austral, en Amérique du Sud, à l'ouest de la Cordillère des Andes -une bande de terre qui s'étire sur environ 4300 km entre le Pérou et la Terre de Feu dont la largeur moyenne est d'environ 175 km- Au niveau d'Antofagasta, la largeur du pays atteint son maximum avec 350 km.

La montagne occupe une superficie supérieure à 80%. On distingue deux Cordillères orientées Nord-Sud : la Cordillère des Andes et la Cordillère côtière séparées par une plaine centrale ou un plateau désertique.

La Cordillère des Andes forme une barrière qui atteint 7000 m dans le Nord du Chili. La Cordillère côtière, parallèle aux Andes, est moins élevée, au maximum 2000 m, et forme dans le Nord de puissantes falaises abruptes qui plongent dans la mer. Entre les deux Cordillères, on trouve dans le Nord du pays, un haut plateau désertique d'une altitude de 1000 à 1500 m environ. Le désert d'Atacama, le plus aride du monde, en forme la plus grande partie. Les précipitations sont variables suivant les climats. A Santiago, le climat est de type méditerranéen; vers le Nord, on rencontre d'abord un climat subdésertique puis un climat désertique.

villes ARICA CALAMA ANTOFAGASTA SANTIAGO LA SERENA
précipitations
en mm/an
0,9 mm 8,1 mm 4,9 mm 346 mm 104,1 mm

Les pluies tombent pendant l'hiver austral mais dans le Nord du pays, le nombre de jours de sécheresse est supérieur à 300.

Le pays est constitué de 12 régions. Nous parlerons dans cet article des deux régions du Nord : la région I, le Tarapaca, et la région II de Antofagasta. Dans ces deux régions règnent des climats désertique et subdésertique d'autant plus intenses en direction du Nord.

Dans ces deux régions, l'eau est toujours très rare. Seules deux rivières arrivent jusqu'à la mer : le rio Loa qui passe à Calama, et le rio Lluta, qui arrive presque à la mer, dans l'extrême Nord du pays.

Malgré le peu d'eau, on trouve néanmoins de la végétation en bordure de mer, sur une profondeur de 20 à 30 km, grâce à la présence d'un brouillard, la Camanchaca, dû à la présence du courant marin froid de Humboldt qui rencontre l'atmosphère surchauffée du désert d'Atacama. L'intensité de la Camanchaca diminue vers le Nord, amenant la raréfaction de la végétation. La présence de cette Camanchaca permet donc l'existence d'un climat subdésertique.

En se dirigeant vers l'Est, à plus de 30 km, le climat désertique ne permet pas le développement de la végétation, sauf localement dans le lit des rios intermittents. L'univers est alors totalement minéral.

Nous retrouvons la végétation, à partir de l'altitude de 2400 m grâce aux pluies andines qui arrivent de l'Est (Argentine, Bolivie) de décembre à mars (été austral appelé aussi "invierno boliviano").

bullet La région de TARAPACA

Elle s'étend de la frontière avec le Pérou -Linea de la Concordia- jusqu'à la Pampa de Tamarugal et le rio Loa.. Le long de la côte, à divers endroits, environs d'Iquique, d'Arica et à proximité de la caleta Vitor -à laquelle nous n'avons pas pu accéder en raison d'une zone militaire- nous avons en vain recherché des traces de végétation. Les espèces de cactus mentionnées dans les flores, Eulychnia aricencis, Haageocereus australis, Neoporteria aricencis, Echinopsis glaucus, Opuntia ovata, tunicata -par Adriana E. Hoffmann J.- semblent avoir disparues ou sont devenues très rares. La désertification progressive -forte diminution de la Camanchaca- depuis les cinquantes dernières années, a provoqué la raréfaction voire la disparition de ces espèces qui pour certaines -Neoporteria aricencis, iquiquensis- ne survivent plus qu'en culture. Combien les amateurs qui cultivent amoureusement leurs cactus sont utiles !!! Quant au Neoporteria krainziana, c'est en vain que nous l'avons recherché pendant une demi journée.

Nous partons maintenant vers l'Est en direction de Putre par la vallée du rio Lluta, puis vers Tignamar par la piste située entre les quebradas (vallées profondes) de la Higuera et Garza. Par la vallée du rio Lluta nous traversons d'abord une zone de cultures d'irrigation, puis un désert de sable totalement minéral avant d'atteindre vers 2000 m les premières traces de végétation.

A 2400 m apparait un magnifique cactus candelabre, Browningia candelaris, d'abord à l'état clairsemé puis en population relativement dense. Cette espèce est menacée, à terme, de disparition en raison de la collecte des fruits.

A partir de 2700 m, nous observons deux autres espèces : Opuntia echinacea, un tephrocactus qui pousse en touffes denses et Haageocereus fascicularis, cactus arbustif avec des tiges retombantes et rampantes.

Légèrement plus haut, à 3200 m, apparait le magnifique Oreocereus hempelianus, petite plante souvent ramifiée dès la base, de 30 à 40 cm de hauteur.

A 3200 m, peu avant Putre, nous remarquons Oreocereus leucotrichus, plante arbustive, ramifiée dès la base de 1 à 2 m de hauteur avec des tiges armées de magnifiques épines jaunes, Corryocactus brevistylus, plante de 1 à 5 m de hauteur, ramifiée dès la base, armée d'épines très longues, jusqu'à 47 cm (!!) portant de magnifiques fleurs jaunes d'environ 10 cm de diamètre, ainsi qu'Opuntia soehrensii qui forme des touffes de 30 à 60 cm de diamètre, du groupe des Platyopuntia.

Aux alentours de Putre, à 3600 m d'altitude, nous découvrons Oreocereus variicolor, une plante arbustive d'au moins 2 m de hauteur, qui forme de denses colonies sur les flancs des montagnes. Les tiges dressées sont abondamment laineuses avec des poils de couleur blanche à café clair.

Au pied de ces grandes plantes, notre regard est attiré par le splendide Neowerdermannia chilensis v. putrensis, plante en général solitaire, jusqu'à 12 cm de diamètre, presque entièrement enterrée dans le sol, avec de longues épines souples de couleur griseâtres, et des fleurs rouges marginées de blanc.

Au delà de 4000 m, nous arrivons dans la zone des alpages où pousse le magnifique Opuntia ignescens formant des touffes de 1 m de largeur sur 40 à 50 cm de hauteur, couvert de fleurs rouges de 3 à 5 cm de diamètre. Nous distinguons aussi une espèce intéressante, une plante encroûtante verte très coriace recouvrant certains rochers parfois sur environ 2 m : le Laretia (ou Azorella) compacta.

La lagune de Chungara, à 4500 m d'altitude, forme une étendue d'eau limpide dans laquelle se mire le volcan Parinacota, 6330 m, coiffé de neiges éternelles -un paysage unique que l'on prend le temps de savourer en regardant passer les troupeaux de guanaco et d'alpaca-.

A regret nous regagnons Arica en pensant que le lendemain nous suivrons la piste qui nous mènera à Tignamar, Belen, Chapiquina, Zapahuira, avant de rejoindre la route de Putre à Arica.

Le paysage que nous traversons est entièrement minéral, d'abord sableux puis rocailleux, totalement dépourvu de végétation, quasiment lunaire. La roche apparait nue donnant une impression de puissance et de grandeur.

Vers 2700 m apparaissent les premières plantes : Browningia candelaris et Haageocereus fascicularis puis à 3000 m une dense population d'Oreocereus hempelianus en pleine floraison, pure merveille. La route passe ensuite dans une gorge où notre voiture 4X4 peut à peine se frayer son passage. Les versants des montagnes ont couverts d'Oreocereus leucotrichus et de Corryocactus. Mais c'est peu après Tignamar que nous découvrons Neowerdermannia chilensis poussant à l'abri d'arbustes (Fabiana, Chuquiraga, ...), une population dense en pleine santé.

Nous décidons ensuite d'explorer les routes de Camina et de Mamina. Les paysages et la végétation sont semblables dans l'ensemble. A l'Est de Camina, nous découvrons à une altitude supérieure, à 3000 m, Oreocereus australis, une espèce voisine d'Oreocereus hempelianus, plus petite, moins épineuse et en pleine floraison. A l'Est de Mamina prospère une magnifique population d'Oreocereus hempelianus, en association avec Corryocactus brevistylus, Opuntia berteri et Haageocereus fascicularis qui forme de merveilleuses touffes d'environ 2 m de longueur.

bullet La région d'ANTOFAGASTA

Nous décidons d'explorer la côte entre Taltal, Antofagasta et Tocopilla, puis de partir à la découverte de la région de San Pedro de Atacama.

Au Sud de Tocopilla, vers Caleta boy, Buena Esperanza, au Nord vers Guamillos, nous recherchons en vain Copiapoa tocopillana (un seul exemplaire mort) -espèce en voie de disparition en raison de la désertification du climat- et ne trouvons que des Eulychnia iquiquenis en mauvaise santé. Nous renonçons à localiser le site d'Eriosyce laui car le temps nous manque. C'est dans les environs d'Antofagasta, à proximité de la côte, que nous faisons les plus belles découvertes. Nous décidons de gravir le Cerro Coloso par le Sud-Ouest . L'ascension est difficile, une pente sableuse, puis des éboulis, pente forte, mais notre effort est récompensé par la découverte à 765 m de Neoporteria taltalensis v. echinus (3 exemplaires seulement) et une population de Copiapoa atacamensis à 790 m avec trois quart des plantes mortes.

Au Nord de Antofagasta, près de Juan Lopez dans le Morro Moreno à 470 m, nous découvrons une splendide population de Copiapoa atacamensis en fleurs, en association avec Eulychnia iquiquensis et des Malvacées et Solanacées à feuilles succulentes.

Nous partons maintenant à la découverte de la côte Sud d'Antofagasta qui nous apparaît totalement déserte, quelques nouveaux lotissements, une plage peu fréquentée et des montagnes, désespérément nues, qui plongent directement dans la mer. Au kilomètre 12 se dresse le Cerro Coloso imposante montagne d'environ 900m dont la partie sommitale est noyé dans la camanchaca qui doit permettre le développement de la végétation. L'ascension se révèle difficile, nous franchissons d'abord des contreforts sableux avant de nous retrouver dans des éboulis constitués de cailloutis très instables et la pente est raide. Ouf, vers 300m le terrain devient solide et nous progressons plus facilement dans un chaos minéral.

A l'altitude de 765m, blotti dans une fissure d'un gros rocher, permettant la condensation de la camanchaca, seule source d'eau, nous découvrons trois spécimens en fruits de Neoporteria taltalensis V.echinus. Malgré nos investigations, nous n'apercevons pas d'autres exemplaires mais à l'altitude de 790m apparaît Copiapoa atacamensis, une population dont les trois quart des plantes sont mortes. Néanmoins les survivants sont en végétation et quelques uns même en floraison, mais cette population parait menacée à terme, à cause du phénomène de désertification ... mais El Niño 1998 apportera peut-être un sursis.

Nous reprenons ensuite la route pour explorer plus au Sud, la côte Pacifique à El Cobre et Blanco Encalada. Après avoir suivi la Pan Américan nous empruntons une piste difficile, traversant la Cordillère côtière sur 60km, qui nous mène à la mine de cuivre de El Cobre. L'univers que nous découvrons est totalement minéral, pas un arbre, pas une plante sauf dans le fond de certains vallons où survivent quelques buissons et herbacées. Soudain, nous apercevons, au loin, un manteau de nuage, la camanchaca, la côte Pacifique n'est plus distante que d'une vingtaine de kilomètres. De loin nous observons de magnifiques touffes de Copiapoa solaris V. solaris jusqu'à 2m de diamètre sur 1m de hauteur composées d'au moins une centaine de têtes. La montagne en est couverte -nous sommes à 650m d'altitude- mais hélas 90% des touffes sont mortes, seules les plus jeunes sont encore en vie et en fleurs. Caché dans la rocaille d'un aspect mimétique, nous pouvons aussi observer le magnifique Copiapoa tenuissima; ça et là on remarque une forme de Copiapoa atacamensis.

Arrivés sur la côte, à proximité de Blanco Encalada, , dans une arène granitique, nous trouvons une autre forme de Copiapoa solaris, la variété luteispina (à épines jaunes) de taille plus modeste. La grande majorité de cette population est morte, seules quelques jeunes touffes sont encore en vie. Pourtant une forme de Copiapoa atacamensis, de petite taille, résiste bien à la sécheresse du climat.

Quelques kilomètres plus au Sud, nous découvrons le rare Copiapoa variispina, se développant aussi dans une arène granitique. Cette espèce forme des touffes de 50 têtes au maximum, mais de petite taille (3,5 à 5cm de diamètre en moyenne).

Après avoir regagné Antofagasta, nous prenons la direction de Calama, puis de San Pedro de Atacama, un oasis dans un univers totalement minéral. De Calama nous traversons la Pampa Llalqui, 2000m d'altitude environ, sans rencontrer la moindre trace de végétation ... nous sommes dans le célèbre désert d'Atacama.

Vers 2800m nous rencontrons nos premiers cactus, l'Opuntia atacamansis, les touffes d'abord de petites tailles et en mauvais état, deviennent énormes en direction de la Mina San Bartolo (jusqu'à 8m de diamètre !). Nous observons aussi Oreocereus leucotrichus et Trichocereus atacamensis qui peut atteindre jusqu'à 10m de hauteur -nous sommes à 3155m d'altitude-.

Après une excellente nuit à San Pedro de Atacama, nous nous dirigeons vers le Nord en direction des sources chaudes d'El Tatio situées à 4600m. Le paysage est merveilleux, la grande chaîne Andine, la Cordillère, se dresse devant nous avec ses sommets couverts de neiges éternelles, le Lincancabur, le Putana, le Sairecabur dont tous dépassent les 5800m. Les cactus sont très nombreux vers 3000m, l'Opuntia atacamensis particulièrement abondant dans la Cuesta del diablo, l'Oreocereus leucotrichus et le Tricocereus atacamensis, nombreux à Guatin.

A 4400m d'altitude, nous découvrons l'Opuntia tortispina (voisin d'Opuntia atacamensis mais avec des épines longues et incurvées) en association avec une plante encroûtante, le Laretia compacta.

Nous restons environ deux heures à admirer les sources chaudes de El Tatio, tandis que le mal des montagnes gagne certains. Nous redescendons vers 3500m pour dissiper les douleurs cérébrales de quelques compagnons de voyage et décidons d'obliquer vers l'Ouest en direction de Caspana, à la découverte de nouvelles espèces. Pendant 20km nous ne trouvons rien et soudain, dans la Cuesta de Chita, près d'une mine abandonnée, sur le flanc d'une colline nous découvrons un nouveau cierge. Enfin il s'agit d'Echinopsis (Trichocereus ou Soehrensia) uebelmanniana qui est en pleine floraison. Les plantes atteignent au maximum 1,50m de hauteur sur 25 à 35cm de diamètre et sont couvertes de longues épines jaunes (5 à 10cm). Au niveau de l'apex, sont épanouies de magnifiques fleurs jaunes de 6 à 8cm de diamètre. Nous sommes à 3400m d'altitude. Nous observons aussi un nouvel Opuntia qui forme des touffes de 5cm de hauteur sur 10 à 20cm de diamètre; Opuntia conoidea pourvu d'une énorme racine napiforme.

Mais le temps passe, il faut redescendre sur San Pedro de Atacama où nous arrivons vers 19h30 pour passer une soirée et nuit reposantes et agréables.

bullet La région de CALDERA à TALTAL

Nous allons maintenant découvrir la partie de la côte chilienne où poussent la majorité des Copiapoa de CALDERA à TALTAL en passant par le parc national PAN DE AZUCAR au Nord de CHANARAL.

Dans les environs de CALDERA, nous recherchons, en vain dans un premier temps, à proximité de la mer, Copiapoa et Neoporteria ... du sable à perte de vue, et rien d'intéressant sur les rochers côtiers. Nous décidons alors de nous diriger vers les montagnes côtières de MORRO COPIAPO qui se dressent au Sud de la ville et qui culminent à 343m d'altitude.

Dès la première pente rocailleuse, nous tombons en admiration devant Copiapoa marginata dont la majorité des touffes est en bonne santé. Puis mon regard est attiré par une espèce, enterrée, dont seule la partie supérieure affleure le sol. Doucement, je creuse pour dégager la plante et constate la présence d'une énorme racine napiforme; il s'agit du rare Neoporteria odieri. Dans les alentours, nous recherchons d'autres plantes, mais en vain; alors nous décidons de nous aventurer plus avant dans ces montagnes dont les pentes sont couvertes d'Eulychnia breviflora et de Copiapoa marginata. Enfin dans le gravier, après quelques centaines de mètres, nous découvrons Neoporteria odieri dont certains exemplaires sont polycéphales, de véritables merveilles.

Quelques kilomètres après CALDERA, nous obliquons vers La Quebrada El Leon. Nous traversons d'abord un terrain vague jonché d'ordures puis nous arrivons dans une magnifique gorge, encore couverte par la camanchaca du matin, que nous décidons d'explorer. Nous observons Euphorbia lactiflua, en pleine floraison, avec ses fleurs à cyathes jaunes, Eulychnia breviflora v. tenuis, Echinopsis deserticola, Opuntia berteri avec ses fleurs épanouies jaune d'or, Neoporteria intermedia, Neoporteria taltalensis v. transiens, espèce abondante qui est en pleine floraison, ainsi qu'une forme de Copiapoa mollicula enterré dans le sol.

Nous regagnons la Pan américaine et après une vingtaine de kilomètres, nous remarquons une magnifique population de Copiapoa atacamensis v. calderana, sur le bord de la route - L'espèce cespiteuse est en pleine floraison, de belles fleurs jaunes, caractéristiques du genre Copiapoa - Le nombre de tiges - têtes - varie de 3 à 10. Chaque tête est recouverte d'une pruine bleuâtre qui rend cette espèce très attirante. Cette population paraît en bonne santé, peu d'individus malades ou morts, et de nombreuses jeunes plantes qui assureront l'avenir. Nous découvrons aussi le rare Neoporteria odieri v. krausii, par hasard, qui émerge à peine du sol, il faut balayer l'arène granitique dans laquelle pousse cette espèce pour pouvoir réaliser une photographie.

Enchanté par cette découverte, nous reprenons la route pour nous arrêter à FLAMENCO où nous découvrons un paysage désertique, un univers minéral. Nous pénétrons dans la Quebrada dont nous allons explorer le versant Sud, constitué d'un éboulis dans lequel poussent quelques buissons. A mi pente nous remarquons Eriosyce rodentiophila, splendide plante avec des aiguillons d'un blanc grisâtre formant un enchevêtrement qui masque l'épiderme de la plante, qui se développe en association avec Copiapoa cinerascens v. intermedia, une variété solitaire.

Nous arrivons ensuite à BARQUITO, situé à quelques kilomètres de CHANARAL; la zone est urbanisée et bien dégradée par l'activité industrielle, un terminal minéralier. A l'Est du village, nous décidons d'escalader la montagne, à la recherche de Copiapoa barquitensis qui pousse dans le secteur. Péniblement nous gravissons la pente mais nous ne trouvons qu'Eriosyce rodentiophila et Copiapoa cinerascens v. intermedia. Après une heure d'escalade, je continue seul encore une centaine de mètres et je découvre dans une barre rocheuse de schistes jaunes l'espèce tant convoitée, Copiapoa barquitensis poussant face à la mer, blotti entre les pierres.

Après la nuit réparatrice, nous nous dirigeons au petit matin vers le parc national PAN DE AZUCAR. Lors du premier arrêt à quelques kilomètres au Nord de CHANARAL, face à la mer, noyés dans la camanchaca abondante, nous trouvons Copiapoa chaniaralensis et Copiapoa marginata v. bridgesii. Quelques kilomètres plus loin, nous tombons en admiration devant une population de Copiapoa cinerascens v. cinerascens, des milliers de touffes - car cette variété est cespiteuse - en pleine floraison s'offrent à notre plaisir.

Vers 10km, sur un promontoire rocheux, apparaît une nouvelle espèce, Copiapoa serpentisulcata v. castana puis Copiapoa serpentisulcata., magnifique espèce dont de nombreux individus sont en voie de dépérissement ... au moins le tiers de cette population.

Après avoir atteint le bâtiment administratif du parc, nous parcourons pendant environ une demie heure, un Cactarium regroupant les cactus du parc, qui manque d'entretien. Beaucoup de plantes prélevées dans le milieu sont en triste état dont Copiapoa laui et Copiapoa hypogea.

A proximité de la mer, sur une pente douce, nous découvrons plusieurs espèces intéressantes : Copiapoa cinerea v. columna alba en floraison, une grande plante courtement colonnaire produisant de petites fleurs, une population en bonne santé; Eulychnia Saint Pieana, Copiapoa longistaminea et une Broméliacée Deuterocohnia chrysantha peu abondante et avec beaucoup d'individus morts.

Nous cherchons ensuite la piste, non indiquée, non balisée, qui nous permettra d'atteindre la mine désaffectée d'Esmeralda. Après plusieurs essais infructueux, nous décidons d'emprunter une piste qui d'après la carte, semble nous mener à Esmeralda. Après avoir traversé une zone désertique, nous pénétrons dans une quebrada dont les versants sont couverts de Copiapoa cinerea v. columna alba et de Copiapoa longistaminea ainsi que d'une nouvelle espèce Copiapoa grandiflora, tous en bonne santé car la camanchaca est abondante à cet endroit. Enfin nous arrivons au terme de la piste, nous arrêtons les véhicules près de l'ancienne mine et nous décidons de gravir la pente Sud noyée dans la camanchaca; la pente est glissante et nous devons redoubler de prudence. Nous découvrons d'abord Neoporteria taltalensis v. pygmaea, une plante très épineuse avec de splendides fleurs rouges puis dans les anfractuosités Copiapoa humilis v. esmeraldana. Enfin dans les éboulis de petits calibres, nous remarquons Neoporteria esmeraldana qui présente une grande racine napiforme qui s'enfonce profondément dans le sol. Nous observons aussi des plantes en mauvais état, probablement Copiapoa hypogea v. hypogea. Il commence à se faire tard et sans avoir découvert Copiapoa hypogea v. laui, nous reprenons la piste en direction de la Pan Américaine que nous voulons atteindre avant la nuit, mais un caillou acéré provoque une crevaison -le pneu est inutilisable-. Après avoir réparé, nous atteignons CHANARAL et nous devons attendre jusqu'à 22 heures pour nous procurer un pneu neuf qui sera immédiatement monté par un mécanicien salvateur. Il est 23 heures, nous regagnons l'hôtel d'où nous partirons demain en direction de CIFUNCHO puis de TALTAL.

bullet De CHANARAL à TALTAL

Nous partons de bon matin de la ville de CHANARAL, avec un pneu neuf, ouf !! par une camanchaca abondante que nous quittons rapidement car la route panaméricaine nous dirige vers l'intérieur des terres. La route traverse un paysage montagneux, totalement désertique, un univers minéral merveilleux et enchanteur où se mêlent les couleurs, brun, vert, jaune, rouge, qui brillent sous le soleil matinal. Durant 100 km nous contemplons ce spectacle, le désert magique que l'on ne peut ensuite oublier.

A LAS BREAS, nous quittons la panaméricaine pour nous diriger vers la mer, en direction de TALTAL, mais auparavant, nous nous arrêtons pour partir à la recherche de Neochilenia occulta, une plante rare qui pousse dans cette zone très sèche.-une vaste étendue caillouteuse, légèrement ondulée que nous allons parcourir en tous sens, pour ne découvrir aucun signe de vie, la sécheresse a probablement fait disparaître les plantes recherchées- Nous en sommes quittes pour admirer quelques échantillons minéraux qui brillent sous le soleil matinal. Des coupures de journaux reçues en 1997 du Chili m'ont permis de voir combien, après des pluies importantes dues à El Niño, cette zone pouvait reverdir, couverte alors de plantes annuelles (THEROPHYTES) en fleurs.

Nous décidons alors de prendre la direction de CIFUNCHO, bourgade de pêcheurs située sur la côte du Pacifique -la piste que nous suivons sur 30 km est très poussiéreuse et caillouteuse et nous progressons doucement- La mer est maintenant en vue, une côte rocheuse avec une plage de sable grossier et quelques baraques de pêcheurs mais aucun touriste à cette époque de l'année, fin octobre, une grande solitude bien agréable à vivre.

Dans la partie basse de la vallée, à proximité de la piste, dans un cailloutis granitique pousse Copiapoa desertorum formant des touffes constituées de nombreuses têtes (30 et davantage) hérissées d'épines, telles des balles épineuses. La population est dans un mauvais état, environ 2/3 des touffes sont sèches, totalement mortes et pas une seule jeune plante, l'avenir semble bien compromis.

Je décide ensuite d'escalader la montagne située sur le versant Nord de la vallée juste en bordure de mer. Après quelques centaines de mètres apparaît un Copiapoa voisin du précédent et je pense qu'il doit s'agir de Copiapoa rupestris, une forme très épineuse aussi, avec de nombreuses épines brunes vers la base, qui pousse en compagnie de Deuterochnia chrysantha (BROMELIACEES). Les deux espèces sont en très mauvais état, au moins 4/5 des touffes sont mortes grillées par le soleil; il ne subsiste souvent que des tas de cendres !! Une véritable catastrophe, ces plantes sont en voie de disparition sur ce biotope, en raison de l'absence chronique de la camanchaca ... toujours la désertification croissante dans la zone Nord du Chili, autour du désert d'Atacama.

Cettes espèce de Copiapoa pousse jusqu'à mi-pente pour laisser ensuite la place à Eulychnia saint-piana, en mauvais état lui aussi, puis à une belle population de Copiapoa cinerea v. columna alba, avec de nombreuses jeunes plantes vers le sommet de cette montagne côtière.

Sur la route du retour, en direction de Taltal (10 km au Nord de Las Bréas) nous découvrons deux espèces déjà rencontrées auparavant ; Copiapoa cinerea v. columna alba et Eriocyse rodenthiophylla qui survivent dans une zone très sèche où la camanchaca ne se manifeste guère.

Nous descendons maintenant en direction de Taltal par la Quebrada de Taltal -une vallée sèche- Dans cet univers minéral apparaissent à une dizaine de kilomètres de la mer les premiers Copiapoa cinerea, des touffes magnifiques qui deviennent de plus en plus nombreuses.

Nous entrons dans l'univers des Copiapoa, le festival commence, un émerveillement sans borne. Jusqu'à Taltal pousse Copiapoa cinerea v. cinerea avec des épines noires et plus au Nord de la ville, une forme avec des épines jaunes, flavescentes et parfois blanches. Ces plantes merveilleuses sont recouvertes d'une pruine blanche qui noircit avec le temps. On trouve aussi bien des touffes que des plantes solitaires, des plantes âgées mais aussi beaucoup de jeunes et même de nombreuses plantules. L'avenir de la population est assuré, ici la camanchaca est abondante, davantage à 500 m d'altitude qu'au bord de la mer.

Taltal est une ville agréable, directement sortie du 19ème siècle, on croirait entrer dans un véritable western, des maisons en bois s'étirent le long de l'artère principale; certes les fast-food ont remplacé les saloons, mais l'atmosphère est toujours authentique.

A quelques kilomètres au Nord de Taltal, dans la Quebrada San Ramon, en altitude, pousse une espèce splendide Copiapoa cinerea v. krainziana qui présente de nombreux poils blancs, mais je n'ai pas eu le temps d'aller à sa découverte.

La route longe la côte, la montagne qui plonge dans la mer est couverte de Copiapoa cinerea. Quelques kilomètres plus au Nord apparaît Copiapoa cinerea v. gigantea. Cette variété couvre la montagne, les plantes, des touffes la plupart du temps peuvent atteindre jusqu'à 1 m de hauteur. L'épiderme est clair grisâtre à verdâtre et les épines généralement blanches. Nous rencontrons cette variété jusqu'au village de Paposo. De là nous décidons d'emprunter la route qui va nous permettre, par la Quebrada de Despoblado , de monter dans la Cordillère côtière.

A Paposo apparaît une nouvelle forme, Copiapoa cinerea v. gigantea (forme haseltonia), à épines jaunes qui forme des touffes avec parfois des dizaines de têtes. A mi-pente, camouflé entre les rochers, nous découvrons Copiapoa humilis v. humilis en pleine floraison -petite plante, poussant en touffes avec des têtes mesurant 5 à 7 cm de diamètre sur 4 à 6 cm de hauteur- Le plus souvent, la majorité des têtes est immature car les guanacos viennent brouter ces plantes qui repoussent vigoureusement à partir de leurs racines napiformes.

Arrivés au sommet, nous constatons, à notre émerveillement, que les flancs de la montagne sont couverts de Copiapoa haseltonia de grande taille, avec parfois une centaine de têtes par pied. La camanchaca, particulièrement abondante à cette hauteur, permet un bon développement ce ces plantes.

D'autres espèces se développent en compagnie des précédentes, à Paposo : Eulychnia breviflora v. taltalensis, Neoporteria paucicostata (v. paucicostata et la v. neohankeana plus au Sud), Euphorbia lactiflua, Oxalis sp., Echinopsis fulvilana.

En continuant vers le Nord, le long de la côte désertique, les Copiapoa haseltonia sont abondants jusqu'à El Medano avec une forme colonnaire de Neoporteria paucicostata.

Les montagnes plongent directement dans l'océan, les Copiapoa cinerea disparaissent, le paysage se minéralise totalement, le sable fait son apparition formant d'immenses dunes d'une beauté saisissante.

bullet La région de VALLENAR à COPIAPOA

Tôt le matin, nous quittons la petite ville de Vallenar, 38000 habitants, fondée en 1789, le long du Rio Huasco, ville étape, sans curiosité touristique notable.

Nous prenons la direction de la Mina Algarrobo (minerai de fer) et nous apercevons des touffes de Copiapoa dont de nombreuses sont en mauvais état en raison de l'aridité du climat. Il s'agit de Copiapoa coquimbana forme vallenarensis qui présente une belle spination. Puis nous recherchons, sur une étendue plane, en réalité de la boue séchée provenant de fortes pluies antérieures -4 à 5 ans d'après les habitants- une espèce de petite taille Neoporteria napina v. duripulpa dont nous découvrons 7 ou 8 pieds recouverts de boue, espèce miniature de 2 à 3 centimètres de diamètre, avec des épines de petite taille -2 à 5 mm de couleur brune à noire, présentant une énorme racine napiforme d'au moins 7 cm de longueur avec une constriction entre la tige et la racine.

20 km plus loin, le long du talus du chemin de fer nous découvrons une magnifique espèce Eriosyce sandillon v. algarrobensis présentant une merveilleuse spination. Nous prenons ensuite la direction de la ville de Huasco, située à proximité de l'océan Pacifique. Les premiers kilomètres sont peu intéressants en raison du développement des cultures. Mais à 18 km de Vallenae, nous nous arrêtons à proximité d'une colline située le long de la route. Des merveilles nous attendent, devant lesquelles nous restons interdits : Neoporteria crispa subsp. crispa, Neoporteria napina v. limckei, Copiapoa coquimbana v. alticostata, Eulychnia acida, Opuntia berteri.

Jusqu'à Huasco, nous observons de nombreuses touffes de Copiapoa coquimbana. A Huasco bajo, nous décidons d'obliquer vers le Nord et de suivre la piste qui longe l'océan Pacifique. Nous nous arrêtons au pied d'une petite falaise où nous distinguons dans les anfractuosités de magnifiques plantes qui se révèlent être Neoporteria villosa vivant en association avec Neoporteria subgibbosa v. vallenarensis.

Nous continuons la piste qui nous mène le long de l'océan vers Cabo Norte et nous apercevons en bordure de l'océan, fouettées par les embruns, de magnifiques touffes de Copiapoa coquimbana v. fiedleriana. A 20 km plus au Nord, nous découvrons dans un cailloutis sableux, Copiapoa echinoïdes v. cuprea, certains solitaires, d'autres se développant en touffes. Légèrement plus éloignés de la mer poussent Neoporteria crispa subsp. atroviridis et Neoporteria napina v. duripulpa. La piste sableuse est étroite et il faut conduire prudemment. Soudain le paysage change et devient beaucoup plus vallonné, une nouvelle espèce apparaît qui force l'admiration, Copiapoa cinerea v. dealbataou Copiapoa dealbata v. carrizalensis vivant en association avec Copiapoa echinoïdes, dans sa forme solitaire. C'est la variété de Copiapoa cinerea qui est située au sud de l'aire de répartition de l'espèce, abondante, spectaculaire, formant des touffes d'au moins 2 mètres de largeur et composées de plusieurs centaines de têtes pour les plus importantes. Les collines en sont recouvertes sur plusieurs kilomètres, un véritable spectacle que l'on ne se lasse pas de contempler.

La piste nous mène ensuite à Playa Blanca, magnifique étendue de sables blonds, en bordure de mer. Des collines granitiques se dressent à l'Est, comme posées sur le sable et nous décidons de les explorer. Après une vaine recherche d'une quinzaine de minutes, nous apercevons des collines granitiques couvertes de Copiapoa megarhiza v. echinata et de Copiapoa cinerea v. dealbata. Satisfaits de notre découverte, nous continuons notre trajet vers Carrizal Bajo, petit village de quelques dizaines de maisons plantées au bord de la mer, avec néanmoins une épicerie avec des boissons fraîches. Sur les collines à l'Est du village, le long de la Quebrada Carrizal, nous pouvons observer Neoporteria crispa v. carrizalensis vivant en association avec les deux espèces de Copiapoa observées sur le site précédent.

Il est déjà tard, nous remontons la Quebrada vers l'Est, par une mauvaise piste, pour rejoindre la Pan américaine puis la ville de Copiapoa située à une centaine de kilomètres.

bullet La région de OVALLE

A proximité de la ville de OVALLE, à la "Playa la Cebada", apparaissent enfin les premiers copiapoa, Copiapoa coquimbana, qui pousse dans le sable face à l'océan Pacifique. Les plantes nombreuses en fleurs, sont constituées de 15 à 30 têtes. Cette espèce, très courante que l'on rencontre du Sud de Fray Jorge jusqu'à Huasco, présente de nombreuses variations : la variété alicostata, à têtes allongées à Trapiche, la variété pseudocoquimbana au Sud de Coquimbo, la variété wagenknechtii dans la vallée de l'Elqui. Sur le même site, on peut rencontrer Eulychnia castanea, espèce rampante, Echinopsis (Trichocereus) skottbergii, Mesembryanthenum crystallinum ainsi que Neoporteria subgibbosa v. litoralis qui pousse directement face à la mer le long des falaises.

Près de Ovalle à Barraza, sur un plateau dominant le rio Limari, on trouve de magnifiques Eulychnia acida dont les fruits sont comestibles, une plante présente même une belle cristation, Opuntia berteri avec de splendides fleurs jaunes, ainsi que Neoporteria limariensis. A l'Est d'Ovalle, avec Eulychnia acida et Echinopsis skottbergii, on trouve Neoporteria limariensis, Neoporteria nidus, Neoporteria senilis. Neoporteria limariensis est une belle espèce, d'aspect brunâtre de 20 à 30 cm de hauteur, sans épines sur l'apex, avec des fleurs de couleur jaune -pétales jaunes avec raies médianes roses-.

Nous suivons ensuite la route -piste roulante- qui mène au parc national de Fray Jorge. La zone occupée par ce parc national est constituée d'une forêt originelle "Lauriselve" grâce à l'existence d'une camanchaca abondante. Le long de cette piste nous découvrons plusieurs espèces intéressantes : Eulychnia acida, Echinopsis skottbergii, Neoporteria limarienis, Puya chilensis en fleurs (une broméliacées), une forme de Neoporteria subgibbosa, probablement wagenknechtii, ainsi qu'Eriosyce sandillon (Eriosyce aurata), une espèce remarquable de 50 cm de diamètre et parfois davantage à fleurs jaunes à rougeâtre dont la base est couverte d'une abondante laine blanche. Nous reprenons ensuite la route pan américaine en direction de la ville de Coquimbo et nous nous arrêtons quelques kilomètres au Sud, le long des falaises rocheuses où se développe une flore intéressante : Eulychnia breviflora donnant des fruits jaunes soyeux d'environ 6 cm, Neoporteria subgibbosa v. nigrihorrida dont certains dépassent 40 cm de hauteur, Copiapoa coquimbana v. pseudocoquimbana, puis juste en bordure de mer, Neoporteria subgibbosa v. litoralis. Nous décidons ensuite de remonter la vallée du rio Elqui célèbre pour la variété des espèces succulentes. Sur le versant Sud, après Serena, nous découvrons Copiapoa coquimbana v. pseudocoquimbana, Echinopsis coquimbana, Opuntia miquelii portant de magnifiques fleurs rose-pâle, Neoporteria subgibbosa v. clavata (jusqu'à 40 cm de hauteur) et de nombreux Eulychnia acida. A El Tambo nous trouvons le rare Neoporteria senilis v. elquiensis. A l'est de Vicuna pousse Neoporteria heinrichina subsp. intermedia. Enfin à Guanta, dans les falaises basaltiques, dans les zones ombragées, pousse le magnifique Neoporteria kunzei (eriosyzoïdes).

Nous regagnons ensuite la pan américaine à la Serena. Après une bonne nuit nous partons en direction de Vallenar. Le premier arrêt au niveau de la Quebrada Jose Soldado nous permet d'observer Neoporteria subgibbosa v. wagenknechtii en pleine floraison sous la camanchaca, ainsi que Copiapoa coquimbana v. coquimbana.

Quelques kilomètres au Nord, nous nous arrêtons au niveau de la Cuesta Bueno-Aires pour découvrir Neoporteria heinrichiana v. intermedia. Après la Higuera, nous empruntons à l'ouest une piste qui nous mène à Trapiche puis dans la Quebrada de los Choros. Juste à l'est de Trapiche, sur une colline nous découvrons Neoporteria simulans, Copiapoa coquimbana v. alticostata et probablement Echinopsis spinibarbis puis, près de Choros bajos, dans un milieu très sec poussent Neoporteria wagenknechtii v. napina souvent dévoré par les guanacos et peut être Neoporteria tenebrica, une véritable miniature.

Après avoir traversé la Sierra de Domeyko, sous une forte chaleur nous atteignons la ville étape de Vallenar.

bullet De Santiago à Ovalle

Dès le petit matin nous quittons Santiago par la route 68 à destination de Valparaiso, rapidement nous atteignons la Cordillière côtière où nous recherchons les premières plantes. Peu après le tunnel de Zapata, sur les flancs Sud des montagnes nous découvrons Echinopsis (Trichocereus) chilensis, plante colonnaire, ramifiée dès la base, d'au moins 2,50m de hauteur (la plante peut atteindre 8m). La tige comporte 12 à 16 côtes avec des aréoles constituées de 8 à 12 épines jaunes devenant grises dont une centrale droite de 6 à 7 cm de longueur. De grandes touffes d'une espèce de Broméliacées, Puya chilensis, avec des inflorescences d'au moins 1,50m, poussent sur le même site.

Nous atteignons ensuite Valparaiso, au bord de l'océan Pacifique que nous visitons rapidement puis nous rendons visite à une amie cactophile, Margarita Saavedra qui nous accueille très chaleureusement. Nous devons la quitter à regret afin d'arriver à notre étape, Pichidangui, avant la nuit. A Zapallar, nous nous arrêtons le long de la côte pour admirer Echinopsis litoralis qui pousse face à la mer avec Puya chilensis et qui semble être une forme d'Echinopsis chilensis, 1 à 2m de hauteur avec une tige de 10 à 12 cm de diamètre, comportant au moins 20 côtes dont les aréoles portent 10 à 30 épines dont 2 à 6 centrales. L'espèce est fort belle avec son abondante spinescence grisâtre.

Nous arrivons ensuite à Los Molles, un promontoire rocheux qui d'après les ouvrages est un site à succulentes intéressant. Hélas, l'urbanisation gagne peu à peu, un terrain de camping, des villas, occupent le littoral, provoquant la raréfaction des espèces, mais sur les roches, face à la mer, arrosées par les embruns, une surprise nous attend. Accrochés face à la mer, des centaines d'Eriosyce (Neoporteria) chilensis en pleine floraison s'offrent à nous, des fleurs roses de 3,5 à 5cm de largeur -une autre année, début janvier, nous avions pu récolter les fruits et les graines- voisines de celles du groupe des Pyrrhocactus. Légèrement plus haut, sur les pentes sableuses apparaissent Eulychnia castanea en pleine floraison et Calandrinia longiscapa, magnifique Portulacacée à grandes fleurs rose foncé. Eulychnia castanea forme des groupes arbustifs de 0,50m de hauteur sur 5 à 20m de diamètre. La tige, de 6 à 8 cm de diamètre, porte des épines jaunes à marron de 3 à 10 cm de longueur. Les fleurs d'environ 5cm de longueur sont blanches et les fruits jaunes, couverts d'épines ressemblent à des châtaignes. En fin de journée nous arrivons à Pichidangui où nous prenons un repos bien mérité dans un bungalow spacieux.

Le lendemain, nous décidons d'explorer la côte juste derrière la ville, après la décharge sauvage. Le long du Pacifique, battu par les vagues, nous découvrons un site merveilleux, avec de nombreuses espèces intéressantes : Eulchnia castanea, Calandrinia longispina, Neoporteria (Eriosyce) chilensis v. albidiflora, (à grandes fleurs d'un blanc jaunâtre, ainsi que la variété à fleurs roses, Eriosyce horrida (Eriosyce curvispina v. horrida) et Eriosyce curvispina v. odoriflora) et une magnifique Broméliacée : Puya venusta avec des inflorescences de couleur rose.

A proximité de Los Vilos apparaît Eriosyce (Neoporteria) subgibbosa v. subgibbosa avec une abondante spination grisâtre et des fleurs roses à rouges, en association avec Eriosyce chilensis et Calandrinia longiscapa.

Peu avant Ovalle, nous passons devant une prairie couverte d'une Amaryllidacée à fleurs rouges : Rhodophiala phycelloïdes puis nous rejoignons l'hôtel pour une nuit salvatrice.

Norbert REBMANN
président de la Société Succulentophile de l'Est Francilien (S.S.F.)
16 rue Charles Pathé
94300 VINCENNES, FRANCE

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